Curiosités

TROU DE GLACE :

La cheire du Puy de Côme qui est une des plus belles coulées de lave de la Chaîne des Puys (10 km de long sur 4 km de large), a laissé un chaos volcanique aux particularités assez étonnantes.

Cette étendue recouvre une partie du territoire communal de Saint Pierre le Chastel tout près des villages de Bannières et de Tournebize.

Dans cette cheire près du village de Bannières, depuis des siècles, des phénomènes naturels extraordinaires, mystérieux ne manquent pas d’intriguer.

Faire une promenade dans la Cheire, c’est voir des roches, des mousses et des lichens, des fleurs sauvages….tout en étant dans un environnement au calme un vrai paradis pour le randonneur.

Frissons garantis. Promenez-vous dans cette cheire, une journée avec une température extérieure avoisinant les 25°. Soudain un courant d’air frais, semblant sortir de nulle part, vient vous chatouiller les mollets. Rassurez-vous, ce n’est pas le fruit de votre imagination. C’est tout simplement que vous êtes à proximité d’un “trou ou creux de glace”.

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Dans ces trous en forme d’entonnoirs de 20 à 30 m de diamètre pour 5 à 10 m de profondeur, la température au fond des cavités n’excède pas les 5 degrés. C’est au fond de tels creux que peut se former de la glace.

Alors comment expliquer ce phénomène paradoxal de formation de glace en été ? Et bien, il nous faut faire un petit peu de physique.

Ce phénomène résulterait, en tout cas c’est l’hypothèse la plus probable, d’un choc thermique dû à la différence de températures importantes entre l’intérieur et l’extérieur qui génère des courants d’air. Si l’atmosphère dans le trou est très humide, l’eau se dépose sur les parois poreuses froides. Cette eau évaporée prélève beaucoup de chaleur et provoquerait un refroidissement allant jusqu’au gel.

Jusqu’au 20ème siècle ; les locaux utilisaient cette glace pour soigner les malades, conserver les denrées périssables.

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CAVES A FROMAGES

Au 19ème siècle (1840), la plus célèbre de ces glacières naturelles, située près de Bannières a été aménagée en cave à fromage par Antoine Roussel de Laqueuille pour affiner son Bleu d’Auvergne dont il était l’inventeur.

Devant le succès remporté par ses fromages bleus, la famille Roussel intensifia sa fabrication et a été très vite à la recherche d’un lieu pour conserver et affiner ses fromages. C’est alors qu’on lui proposa de construire ses caves dans la cheire de Bannières.

Et quelles caves pour l’époque ! Quatre murs plantés dans le trou en forme de cratères, une partie recouverte par une voute, l’autre d’une simple toiture en brique : humidité constante et idéale pour un affinage lent des bleus, température se maintenait exactement à 4°. Environ 50 tonnes de fromages pouvaient y être affinés, fromages transportés sur un véhicule tiré par une paire de vaches.

Il n’en reste aujourd’hui que les vestiges dangereusement éboulés, site sur lequel on évitera de s’aventurer.


LE CAMP DES CHAZALOUX

En se rendant dans la Cheire cette fois-ci près « Tournebize », des amas de pierres sur plus de 2 hectares témoignent d’une installation humaine ancienne.

Il s’agit de vestiges d’une cité médiévale mystérieuse, le camp des Chazaloux. C’était une forteresse naturelle entourée de creux très difficilement franchissables.

On estime le nombre de cases entre 65 et 70. Pas de maçonnerie, toutes les murailles sont en pierres sèches et brutes, il ne reste absolument rien des débris de toiture, ce qui fait supposer que la toiture était en bois et en terre.
A diverses époques, c’est ce que l’on retrouve dans plusieurs écrits, des objets ont été découverts dans ce camp et dans le voisinage : une armature de lance, faucilles, flèches, en bronze, 3 clés à anneau, poterie et des bergers ont trouvé une boite pleine de monnaies datées du moyen-âge.

Fait curieux : l’endroit est le site d’une double installation.

En effet, le camp du maquis des cheires a été établi à deux mille ans d’intervalle du camp dit de Chazaloux un emplacement qui a servi pendant la deuxième guerre mondiale de « camp de relais » pour de jeunes résistants avant qu’ils ne soient dirigés vers le Cantal.

Il y a encore quelques années, l’office du Tourisme local proposait des itinéraires balisés et des randonnées guidées, mais malheureusement ce n’est plus le cas aujourd’hui depuis que l’office du tourisme est devenu intercommunal.

La commune de Saint Pierre le Chastel étant propriétaire d’un trou des trous de glace, des caves à fromages ainsi que des terrains du camp des chazaloux, travaille sur un projet qui viserait à permettre au public de découvrir ou redécouvrir cette richesse patrimoniale et historique.

Avec l’appui du Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement des Combrailles, acteur important pour son aide technique apporté au dossier d’aménagement du camp des Chazaloux, il a été évoqué la possibilité de créer un chemin d’interprétation qui relierait les 3 sites, le camp des chazaloux, les caves à fromages et le trou de glace. Ce sentier pourrait aussi être relié à celui déjà existant de l’ENS.

Notre objectif est :
– d’améliorer la connaissance du site des chazaloux par l’organisation de fouilles archéologiques et relevés faunistiques,
– de valoriser ces 3 sites,
– de canaliser les flux de visiteurs et de sécuriser bien évidemment l’accès aux différents sites tout en respectant la fragilité des milieux,
– d’aménager un sentier d’interprétation avec panneaux d’informations reliant ces 3 sites mystérieux.

 


Le camp des Chazaloux sur France Bleu Pays d’Auvergne
Le 16 janvier, l’émission “La Balade H2O” de France Bleu, A la découverte de la Chaîne des Puys en compagnie du géographe Yves Michelin a mis à l’honneur le camp des Chazaloux.